Papier d’Asie : recherche sur les techniques de production et d’utilisation du papier à Taïwan
Le projet
Présentation
Artiste lituanienne, je suis diplômée en Master de l’École Nationale Supérieure d’Art de Dijon en 2021. Depuis, je fais partie de l’association artistique Les Ateliers la Volière et partage un atelier collectif avec d’autres artistes dijonnais. J’ai la chance de pouvoir mener des projets de création et exposer en France ainsi qu’à l’étranger, ce qui m’amène à voyager, à développer mon travail plastique et à présenter mes investigations au public international. Particulièrement intéressée par le papier, j’aimerais partir en Asie pour découvrir la production et l’utilisation de cette matière.
Description du projet
Le projet « Papier d’Asie » consiste à partir pour un mois à Taïwan, afin de découvrir les techniques locales d’art et d’artisanat, acquérir du papier taïwanais et continuer à développer mon travail pictural tout en étant dépaysée. Ce voyage serait d’abord une collecte et analyse de références visuelles, la recherche historique et culturelle, mais aussi l’exploration des techniques de production et de l’utilisation du papier, mon matériau de prédilection.
Une fois à Taipei, je souhaiterais visiter les temples et les musées d’art. Le Musée National du Palais, qui tient la plus grande collection de l’art chinois, attire le plus mon attention. C’est dans ce musée-là que j’aurai l’accès aux collections de l’estampage. Aussi, je souhaite compléter ma recherche par les visites des bibliothèques de Taipei, par exemple, la Bibliothèque Publique de Beitou, intéressante non seulement par sa grande collection de documents, mais surtout par son aspect architectural. La deuxième partie du séjour consiste à partir à la ville de Puli, où se trouve l’usine historique du papier, Guangxing Paper Mill. Construite en 1969, cette usine est la seule à Taïwan où le papier est encore fabriqué entièrement à la main. Ici, je compte visiter la manufacture, échanger avec les techniciens, mais aussi acquérir du papier local. De cette manière, j’aurais la possibilité de poursuivre mon travail pictural en voyage, et de le développer une fois rentrée en France. Aussi, le fait de me rendre sur les lieux de production du papier me permettrait de comprendre les techniques et m’en inspirer pour concevoir mon propre papier éco-responsable.
Étapes du projet :
Recherche sur les techniques d’art sur papier (octobre 2024)
La première partie de recherche se fera à la capitale, Taipei. Je vais explorer différents musées et galeries, bibliothèque et réserves d’œuvres d’art, afin de comprendre quelle importance a le papier dans l’art asiatique et de quelles manières il peut être utilisé. Je porterai une attention particulière sur l’estampage chinois, une technique que j’ai découverte lors de l’exposition À portée d’Asie au Musée des Beaux-Arts de Dijon.
Les lieux principaux à visiter pour la recherche sur l’estampage à Taipei :
– le Musée du Palais et sa bibliothèque,
– le Musée de l’Institut de l’Histoire et de la Philologie,
– la Bibliothèque Publique de Beitou.
2. Exploration des techniques manuelles de production du papier (octobre 2024)
La deuxième partie de recherche se fera par visite de la manufacture du papier, Guangxing Paper Mill. Je partirai dans cette ville, située au bord du lac du Soleil et de la Lune, pour quelques jours. Ici, je suivrai la visite de la manufacture et échangerai avec les artisans, afin de comprendre toutes les démarches de la production du papier. Aussi, je compte acheter différents types de papier taïwanais. Mon idée serait d’investir ce papier local afin de réfléchir à une nouvelle série, inspirée peut-être par les paysages locaux, mais aussi par la découverte de nouvelles techniques.
3. Présentation du projet au public (novembre 2024)
À mon retour en France, j’aimerais présenter le projet réalisé au public dijonnais, sous forme de conférence. Je pourrai exposer aux auditeurs mon expérience du séjour à Taïwan et ses influences sur mon travail plastique, mais également parler de la construction et du développement de projet de recherche artistique. Je suis sûre que ce type de présentation sera avantageuse pour le tout public, tant pour les passionnés d’art et de voyage, que pour les jeunes artistes en devenir.
Motivation et origines du projet
À travers ma création artistique, je cherche à palper les seuils qui se tiennent entre la simplicité et la magie des choses, entre l’archaïque et l’éternel. En m’inspirant de l’archéologie, je mène une réflexion sur les formes créées par l’absence, tout en examinant les processus de composition et de décadence. L’art préhistorique, les cultures anciennes, les objets et les fouilles archéologiques constituent la base de ma recherche. Aussi, cette recherche est toujours accompagnée par le papier – mon matériau de prédilection. Fin et transparent comme une peau, vulnérable et flottant comme un rêve, le papier est un support vivant. Capable d’accueillir, de s’adapter au geste et à la couleur, il peut aussi les rejeter, se courber ou se déchirer. Intéressée par les nuances colorées et les textures que peut proposer cette matière, j’explore différents types du papier du monde, dont celui népalais, chinois, coréen ou japonais.
Lors de mon séjour Erasmus à Milan en 2019, j’ai eu l’occasion de suivre les cours des techniques et technologies du papier à l’Académie de Brera. Or, pour approfondir la recherche et découvrir les techniques artisanales, j’ai toujours voulu partir en Asie – le berceau du papier. Le destin a fait que j’ai été invitée pour une résidence de recherche et une exposition en Chine en 2024. Malheureusement, à cause des enjeux politiques entre la Chine et la Lituanie (mon pays natal), je n’ai pas pu obtenir le visa et j’ai dû annuler le projet. Malgré ce fait, l’idée de partir en Asie était toujours là. Plusieurs acteurs du monde de l’art m’ont proposé de faire ma recherche sur papier à Taïwan. Ce petit état insulaire, qui a une forte identité locale, reste quand même à la croisée de deux très fortes cultures : chinoise et japonaise – les deux très importantes dans ma prospection visuelle.
Publics visés
Le voyage à Taïwan serait pour moi un temps d’explorations et de découvertes. Ce qui est important, c'est que mon objectif n’est pas seulement d'enrichir ma création plastique, mais aussi de développer mon réseau artistique. Je souhaite aller à la rencontre des artisans locaux, entrer en contact avec des artistes et des lieux d'art à Taipei, pour construire d'éventuelles collaborations futures.
À l’issue de mon séjour en Asie, j’aimerais présenter le projet réalisé au public dijonnais. Puisque je garde un lien fort chaleureux avec mon ancienne école, l’ENSA de Dijon, la présentation des résultats de mon projet pourrait se faire sous forme de conférence à ce lieu. Tout au long de mon séjour à Taiwan, je compte mener un carnet de bord, prendre des notes et des photos, ce qui me permettra de nourrir le contenu de ma présentation. Lors de la conférence, je pourrai exposer aux auditeurs mon expérience du séjour à Taïwan et ses influences sur mon travail plastique, mais également parler de la construction et du développement de projet de recherche artistique. Je suis sûre que ce type de présentation sera avantageuse pour le tout public, tant pour les passionnés d'art et de voyage, que pour les jeunes artistes en devenir.