Quartiers contés "Less is more" L’Allemagne des villes rétrécissantes, avant-postes d’urbanités européennes
Soutenir Faire une promesse de donLe projet
Je m’appelle Julie, j’ai 25 ans et je suis urbaniste. J'habite à Dijon, je m’apprête à partir voyager pour quelques semaines en Allemagne dans le Land de Saxe, autour de la ville de Leipzig. Passionnée par les territoires, par leurs multiples ressources vivantes, par leurs histoires et par leurs fonctionnements complexes, j’aime arpenter les coins du monde, les questionner, les comprendre. Après des études à l’école d’architecture de Lyon, j’ai effectué un Master 2 à l’Institut d’Urbanisme et de Géographie Alpine de Grenoble. J’ai ensuite travaillé en tant que chargée d’études urbaines dans une association dénommée POLAU – pôle arts & urbanisme. En parallèle, je m’investis de façon volontaire auprès d’associations comme le Laboratoire Ecologique Zero Déchet, TIMMY – Team Mineurs Isolés - ou encore l’Archipel de la Sauvague (compagnie de spectacle vivant). Je me sens profondément vivante : engagée pour des causes citoyennes, écologiques et solidaires, curieuse de ce que je ne connais pas encore, communicante (par la discussion, le reportage vidéo, le documentaire sonore).
Le projet que je mets en place se donne pour objectif de documenter la façon dont est vécue la décroissance de certaines villes du Sud-Est de l’Allemagne. Par la démarche que j’initie, je souhaite montrer combien, loin d’être une fatalité ou un cauchemar urbain, la décroissance urbaine peut être l’arrière-plan d’une stratégie de résilience, qui permettrait d’en absorber les chocs lents.
Après quelques recherches, j’ai ciblé cinq terrains d’étude sur lesquels je souhaite travailler : Halle-sur-Saale, Dessau-Rosslau, Francfort-sur-l’Oder, Hoyerswerda et Leipzig. Dans ces villes, il s’agit pour moi tout d’abord de collecter de la matière documentaire : j’arpente les rues et les lieux, renifle les odeurs, prends des notes, enregistre bruits et ambiances sonores, fait des rencontres au hasard, pose des questions, réalise des séquences filmées, observe les évolutions, écoute les récits. Sur place, je prends par ailleurs un temps d’information : contextes historique, économique, démographique, politique, socio-culturel…
Une fois ce travail d’acclimatation effectué, la partie créative peut démarrer. Je souhaite confectionner des bandes sonores documentaires (podcasts) à partir de la matière territoriale récoltée. Pour ce faire, il s’agit pour moi d’écrire des contes à la première personne en français (et peut-être par la suite, en allemand), où les réalités quotidiennes du personnage créé entrent en résonance avec ses souvenirs, avec les mémoires et les traces d’une ville qui évolue, avec les rêves anciens ou à venir. Cette fiction sera lue à voix haute et intégrée à un travail sonore basé sur les enregistrements des bruits et ambiances des espaces urbains contés. Je pense réaliser une bande sonore par terrain d’étude repéré, soit cinq bandes sonores au total.
Pour aller plus loin, il serait intéressant de pousser la démarche documentaire jusqu’au travail de l’image. Dans l’idée, la bande sonore documentaire peut être écoutée au casque dans une salle dédiée. L’auditeur peut alors prendre connaissance du contenu sonore en faisant face à une production graphique visuelle : je pense à une cartographie sensible, une photographie ou un plan séquence.
La démarche de travail que j’essaye de mettre en œuvre se donne pour objectif de documenter la façon dont est vécue la décroissance de certaines villes du Sud-Est de l’Allemagne, donc de s’adresser à un public, de façon intelligible et stimulant la curiosité. Comme je l’ai évoqué plus haut, les bandes sonores documentaires peuvent être écoutées au moyen d’enceintes ou de casques, l’auditeur faisant face à une production graphique visuelle. Une restitution publique de mon travail peut alors s’envisager sous la forme d’une exposition prenant place de façon temporaire dans une salle d’un établissement public de la ville de Dijon : bibliothèques et médiathèques, hall de bâtiments scolaires ou universitaires, hall de Dijon Métropole, Hôtel de Vogüé, Cellier de Clairvaux, Ateliers Vortex, Latitude21, Atelier Chiffonnier… Par ailleurs, les podcasts produits peuvent tout à fait être adaptés afin d’être audibles et étudiés en cours d'allemand en collège ou en lycée. Je serais tout à fait volontaire et enthousiaste à l’idée de travailler une façon de restituer ce travail, ainsi que de répondre aux éventuelles sollicitations, questions, discussions avec le public visiteur.
Motivation et origines du projet
Ayant étudié la géographie et l'aménagement du territoire, les problématiques territoriales me suscitent un vif intérêt. Les visites de terrain et les différentes forme de documentation (reportage photographique/filmique, documentaire audio, textes, cartographie mentale, planche graphique) également. Pendant mes études à l'Institut d'Urbanisme et de Géographie de Grenoble, j'ai notamment eu l'occasion d'assister à la soutenance de la thèse de Charline Sowa «Penser la ville en décroissance : pour une autre fabrique urbaine au XXIe siècle : Regard croisé à partir de six démarches de projet en France, en Allemagne et aux Etats-Unis» (janvier 2017) ainsi que de travailler sur le phénomène de décroissance de la ville de Leipzig.
Aujourd'hui, portée par ces réflexions et les motivations qui en découlent quant à la façon dont j'envisage les mondes urbains, je m'apprête à travailler à Leipzig dans le cadre d'un contrat d'un an dans une structure d'aménagement du territoire. En parallèle de cette expérience, j'ai envie de mettre en œuvre une démarche personnelle de travail traitant des thématiques de développement urbain durable, de sociologie et d’ethnologie, au cours de laquelle je souhaite mener des enquêtes sur des terrains d’étude ciblés (concernés par la décroissance urbaine) et constituer un fonds documentaire sur les territoires, sur les époques qui s’y superposent et la façon dont leur évolution peut être racontée.
Publics visés
Personnes âgées de 5 à 99 ans curieuses des territoires vécus, de leurs histoires contées ou autres patrimoines immatériels, curieuses du regard et de l’écoute.